jeudi 5 août 2010

Deep Thoughts

Conversation avec une amie ce jour...

Elle doit rencontrer un homme ce soir, et finir probablement dans son lit.... mais suite à des conversations badines entre eux, celui ci a évoqué le fameux "deep throat".. et elle se trouvait paniquée...
"Et si je n'y arrive pas? et s'il est déçu?" me demande-t-elle.


Une "explication" du terme fellation trouvée ici, qui ravit l'helléniste que je suis :
Légende du dieu Pan
Un jour, une nymphe écoutant Pan jouant de sa syrinx, lui tint ce discours : mon beau fellah (berger), veux-tu de ma compagnie et m'apprendre ainsi à jouer de ton instrument ? Pan la regarda et avec un sourire, lui répondit : Belle naïade, c'eusse été avec plaisir mais ma hamadryade est difficile à manier et très capricieuse. Pour commencer , je te conseille de manier plutôt mon scion (gland) . C'est ainsi qu'est né l'expression "toucher le scion du fellah" pour indiquer ce genre de gourmandise, et au fil des siècles, cette tournure se transforma en fellah-scion puis en fellation .

Morale (!) de cette légende : le Dieu Pan était bien sage de mettre en garde la naiade, et de ne pas lui imposer son instrument...
Autre point intéressant : son sourire....

Je suis contente que mon amie soit suffisamment à l'aise avec moi pour me poser ces questions si simples, mais si difficiles à aborder (il est vrai que je lui avais déjà raconté quelques unes de mes aventures, elle savait donc je ne l'allais pas la juger), mais cette conversation ne fait que renforcer ma conviction : les femmes actuelles, si "libérées" selon les magazines féminins, se retrouvent en fait enserrées dans de nouveaux carcans, tout aussi fermés que ceux des siècles précédents...

Par quelle ironie féroce une femme perd-elle de son assurance parce qu'elle ne sait pas faire cette fellation profonde, qui est un cliché absolu du porno? Depuis quand la qualité d'une amante se mesure aux nombres de techniques qu'elle maîtrise? Ais-je raté cette réforme de l'éducation nationale et l'apparition d'un BTS, que dis-je d'un Brevet Professionnel du sexe?

Mon intime conviction est que le plaisir doit dicter tous nos gestes : est-ce qu'une fellation gourmande, où l'homme qui la reçoit voit, sent, ressent le plaisir que sa partenaire éprouve à lui faire cette gâterie, n'est pas plus jouissive pour les deux, qu'une tentative étouffante d'absorber un sexe jusqu'à la glotte?

De plus, je me bats contre cette idée reçue, véhiculée par tous les médias, et par notre éducation, selon laquelle le sexe est "naturel" : oui, le désir sexuel est une composante essentielle de notre être, mais non, les gestes du sexe ne sont pas inscrits dans notre ADN. 
C'est peut-être là aussi l'un des aspects les plus (d)étonnants de la rencontre avec le corps de l'autre : l'apprentissage, à la fois de la généralité et de la spécificité de chaque corps.

Généralité, parce que, pour le sujet qui nous concerne, une femme ne peut pas savoir comment masturber le sexe de son partenaire, qu'il faut le mouiller suffisamment pour que ce soit agréable, que le frein est un endroit particulièrement sensible, que chaque partie de la bouche et de la langue peut avoir des effets différents, que ce soubresaut de la queue sur la langue est signe avant-courreur de l'explosion, qu'il faut s'arrêter après la jouissance pour éviter des sensations désagréables pour lui....

Spécificité, parce que tous ces gestes n'ont pas le même effet sur chaque homme, que certains adorent qu'on s'occupent aussi de leurs couilles, qu'on les lèche ou les mordille, plus ou moins doucement, que d'autres recherchent la caresse d'une langue sur leur anus, voire l'introduction d'un doigt....

Que, somme toute, l'écoute du corps de l'autre est un apprentissage indispensable, plus encore peut-être dans les relations hétérosexuelles.... n'est-ce pas la seule chose à retenir?





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