samedi 31 juillet 2010

L'Opéra, une gourmandise de libertin....

- Est-ce que vous me faites confiance ?

- …. Oui….
- Alors soyez là à 19h précises. Voici votre place.

J’avais rencontré C. sur un site de rencontre, et j’avais été séduite par sa vision du libertinage, très libre, mais très réfléchie aussi, un véritable mode de vie chez lui, et pas seulement une pratique amoureuse… Très vite, j’avais pu lui avouer des fantasmes dont je n’avais jamais pu parler… Joueur, il m’avait promis une soirée à l’opéra et une orgie…. Mais jamais je n’aurai pu imaginer ce qui allait se passer.


Il est 19h, je suis assise à ma place, au 1e rang d’une corbeille à l’Opéra Garnier. Place sans visibilité… que penser ? Robe noire décolletée dans le dos et talons aiguilles… pas de soutien gorge, étant donné la forme de la robe, mais j’aime sentir ma poitrine libre…une culotte tout de même, le métro n’est quand même pas si propre…

Texto envoyé pour annoncer mon arrivée, je suis de plus en plus nerveuse : où était-il ? Qu’allait-il se passer ? Serions-nous seuls tous les 2 dans la loge ? Viendrait-il avec un ami ?

« Détendez vous, cessez de vous inquiéter » : il me voit, il est là, je suis rassurée.

La porte s’ouvre et un couple entre pour s’installer sur les chaises à coté de moi. Il est 19h20, et deux autres couples s’installent aussi. Les femmes sont belles, en robe noire et talons, les hommes en costume… mais C. n’est toujours pas là. Comme souvent dans les corbeilles de l’opéra, on commence à discuter entre voisins, de la pièce, de ce qu’on a entendu dire de la mise en scène. On complimente mon choix de prendre un éventail, on se propose mutuellement l’usage de jumelles. Le couple à côté de moi nous propose de partager avec eux la bouteille de champagne qu’ils ont emportée, une tradition chez eux pour leurs sorties opéra, disent-ils. Tout le monde acquiesce avec plaisir, il fait si chaud. Tout l’opéra entend probablement le « pop » de la bouteille, ce qui provoque déjà l’hilarité de l’assistance…


19h25 « Profitez bien du 1e acte, je vous rejoins à l’entracte ». Une pointe de déception : je serai donc obligée d’écouter le 1e acte bien sagement. Est-il seulement présent ? …. Je regarde la corbeille d’en face et une ombre se cache rapidement derrière les rideaux. Bon, il est là… Je suis un peu rassurée. « Facile à dire lorsqu’on ne sait pas à quelle sauce on va être mangée… »


19h30 : début du spectacle. Nos places ont de très mauvaises visibilités. La plupart d’entre nous sont obligés de rester debout. Soudain ma voisine me chuchote : « je crois qu’en face, ils n’écoutent pas le spectacle, regardez ! » et elle me passe les jumelles… en face de nous, une scène incroyable : une femme, les jambes écartées, 2 paires de mains qui la caressent…. Sourires dans la loge, jumelles passées de mains en mains…. Dans la loge d’en face, les corps semblent disparaitre dans l’arrière loge…


« Mauvais garçon, vous avez donc dévoyé toute votre loge ? »

Arrivée plus tôt, j’avais déjà observé l’arrière-loge, très grande, avec une banquette et un grand miroir, des rideaux pour séparer les deux parties… je me lève pour voir si les rideaux peuvent se fermer, mais non, ils sont cloutés… que se passe-t-il donc en face… serais-je seulement voyeuse lors de ce premier acte….


Probablement pas… un premier couple s’éclipse … nous échangeons souvent de place, pour faire semblant de voir ce qui se passe sur scène… je jette un coup d’œil…. Le 1e couple est déjà bien avancé dans les préliminaires… que vont penser nos autres camarades de corbeille ? Font-ils partie de la cabale de C. ?

Je ne reste que peu de temps dans l’expectative… Une femme offre sa bouche à un homme qui n’est pas celui avec lequel elle est arrivée, tout en déboutonnant la chemise de son nouveau partenaire. Son compagnon observe avec candeur : « Apparemment ma moitié a trouvé un compagnon de jeu. Or, la nature a horreur du vide, n’est ce pas ? » et embrasse goulument la jeune femme à ses côtés….

C’est donc cela la surprise prévue par C. : non, l’orgie n’aura pas lieu après, mais pendant le spectacle…. Déniaisée la veille au Moon – « Partante pour une après midi canaille et humide, demain, histoire de se mettre en jambe pour mercredi soir ? » m’avait-il proposé, premier trio – je ne sais pas vraiment quelle est l’étiquette de ce genre de rencontre….

Le cœur battant, le sexe déjà trempé, je m’assois sur la banquette pour profiter du spectacle : sur la moquette pourpre de la loge, les corps blancs se détachent comme de superbes statues de marbre animées…. Des femmes superbes de féminité, aux courbes sensuelles, dans des positions toutes plus indécentes les unes que les autres… la tête d’un homme assoiffé entre ses cuisses …. En train de déguster une délicieuse gourmandise, agenouillée devant la banquette, plaquée contre un mur par des mains inquisitrices…. De l’érotisme pur, de la sensualité absolue, sans aucune vulgarité, juste des corps s’offrant les uns aux autres pour un plaisir mutuel…


« Vous êtes extraordinaire ».


Je m’approche du couple de la banquette, et me lance dans le corps à corps, encouragée par les baisers de cet homme qui a l’air tout à fait consentant « d’ailleurs, moi c’est *** » « enchanté, moi c’est J. »… mais ce qui me tente, c’est son sexe, qui est déjà entre les lèvres de sa charmante compagne… « Je peux ? » : et oui, on peut rester quand même poli, même au cœur d’une orgie…. Une fellation à deux langues… encore une première pour moi, et monsieur a l’air d’apprécier….


Le reste de l’acte – de l’opéra, bien sûr – est pour moi un tourbillon de sensations : chaleur caniculaire qui me fait bientôt me mettre nue (mais je garde mes talons, c’est si beau…), corps entremêlés, caresses indifféremment sur des seins, des fesses, des cheveux….


Une bouche s’empare de la mienne, une autre de mon sexe déjà complètement trempé…
Sur une chaise, pénétrée par un homme qui me murmure à l’oreille combien il a envie de me baiser, les mots comme un électrochoc pour mon désir
A genoux sur la bouche d’un homme qui pénètre en même temps sa compagne, ou une autre…

Plus rien ne compte sauf le plaisir que chacun se donne … mais aucun sérieux ou esprit dramatique… c’est un banquet pour bons vivants, avec des préservatifs jetés en l’air, les coupes de champagne qui rafraichissent un peu les bouches et les corps… des mains et des queues qui bâillonnent les cris de plaisirs… hommes et femmes qui se caressent, qui s’embrassent, qui se lèchent….


« Bravo !! ». Applaudissements. Non, ce n’est pas pour nous, c’est simplement la fin du 1e acte…


On cherche sa chemise, sa culotte, sa ceinture, avant que la lumière se rallume… les corps sont un peu fourbus, mais les sourires sont éloquents : quel plaisir !


Le plus émouvant ? Tous ces partenaires qui me demandent, comme s’ils m’avaient offert un anniversaire surprise très banal : « alors, tu es contente ? », non pas pour se rassurer de leur performance, comme un macho pas si sûr de sa virilité, mais avec le sentiment d’un pari réussi, celui de m’avoir étonné et enchanté…


Comment ne pas répondre « évidemment », en souriant jusqu’aux deux oreilles ? C. arrive enfin, félicité par tous pour sa mise en scène. Une coupe de champagne, un tirage au sort des protagonistes de chaque loge pour le 2e acte, et la sonnerie stridente annonçant le spectacle retentit… quelque chose me dit que je ne verrai pas plus le 2e acte que le premier… heureusement que j’ai lu l’argument la veille, je pourrai toujours inventer quelque chose sur la pièce…

Je ne prends même pas la peine de remettre ma culotte, ni de me rassoir au premier rang de la loge… les lumières ne sont pas encore éteintes que j’ai déjà deux mains sur mes seins, tandis que je fais semblant de me donner une contenance avec mon éventail…

Que l’on se sent femme lorsqu’on se voit désirée, embrassée, baisée par des hommes concupiscents…. Je ne sais plus où donner de la tête, des mains, de la bouche…

Mes pieds sont embrassés, léchés, caressés…. ma bouche se mêle à d’autres pour une fellation à trois, inédite mais si érotique…
Autre queue dans ma bouche…. Je n’aime pas le gout du latex, mais tous ces amuses bouches m’ont mis en appétit….
Ballet de talons aiguilles sur le corps de l’un, dont la queue enserrée d’un lien se trouve massée de mon talon….
Allongée sur le canapé, léché puis enfin pénétrée par l’autre, mes talons agaçant ses tétons, pendant qu’il me dit qu’il a eu envie de me baiser dès qu’il m’a vue….


Explosion au moment où les bravos s’élèvent de l’opéra pour la fin du 2e acte…. Déjà ? Je profite de la clameur du public pour ne plus retenir mes gémissements de plaisir….


Hélas les meilleures choses ont toujours une fin… le temps d’une photo de nos escarpins pour le plaisir des fétichistes, nombreux dans la compagnie, sur les marches de l’opéra…. Quelques moments dans un bar non loin, dont le sous sol se révélera d’ailleurs un lieu parfait pour de prochaines débauches… promesses de se revoir…




Il est 1h du matin, je rentre à pied chez moi, le corps tremblant, les lèvres rougies, la tête dans les nuages….


« Nuit agitée, pleine de ce qui semble être un rêve érotique délicieux...une dernière fois merci pour cette expérience exceptionnelle! Votre dévouée libertine »

« Ce fut un vrai plaisir de vous voir nager en eaux troubles avec autant d'aisance, de bonheur et de naturel ! »