samedi 23 octobre 2010

Not so happy few....

Réactions à chaud en sortant de 'Happy Few', le film de la rentrée sur l'échangisme...

Comme beaucoup de films français, on a l'impression qu'ils ont coupé le budget du dialogiste, ce qui explique que les mots sont quasi inexistants...

Mais pas les maux justement : ces couples qui se rencontrent, c'est beau. Ces couples qui ne se parlent pas, c'est triste. Comment conserver une notion de couple lorsqu'on ne partage pas ou plus ses sentiments, ses doutes et ses plaisirs? L'excitation du corps de l'autre - surtout Nicolas Duvauchelle, le seul un peu "borderline", anulingus roulé dans la farine, à la limite de la violence lorsqu'il accroche la nuque de Marina Fois, la gifle en lui disant "regarde moi dans les yeux" pendant qu'il la prend fort, si fort - je la comprends. Ce silence, renforcé par l'absence de musique de fond, inquiète...
Le résultat, évidemment : la douleur des coeurs, le manque des corps.

S'il y a une chose que j'ai apprise depuis que je goûte à ces nouveaux plaisirs que j'exprime ici, c'est bien que la communication est clé de tout : oh, évidemment, elle ne rend pas les choses plus aisées, il est bien plus facile de ne pas parler pour éviter les mots qui blessent les coeurs. Mais si le dialogue peut permettre d'accéder au bonheur, le silence le tue très certainement.

13 commentaires:

  1. Comment vous dire... Je ne suis que partiellement d'accord.

    L'érotisme est au moins ce dont il est difficile de parler. Pour des raisons qui ne sont pas seulement conventionnelles, l'érotisme est défini par l'opacité. Certes, on peut se parler, se confier, échanger dans la confiance. Mais dans l'ensemble, l'expérience érotique, son intensité, sa violence, ce qu'elle nous permet de transgresser, de convoquer ou de conjurer... (je demande pardon pour avoir essayé de frimer avec un liste de trois verbes du premier groupe)... bref, tout ce que l'expérience érotique cache sous la surface du plaisir demeure essentiellement retranché de la communication habituelle des émotions. L'érotisme nous laisse dans la solitude. Ce commentaire aussi d'ailleurs.

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  2. @ 502 : vous semblez bien trouver les mots pourtant...
    ce qui m'a choqué, c'est ce silence dans chaque couple 'officiel'. Ce n'est pas des actes érotiques dont il faut parler, selon moi, mais des sentiments que l'on éprouve (je n'irai pas du côté du polyamour, qui donnerait une porte de sortie de crise, en imaginant la possibilité d'aimer plusieurs personnes en même temps). La jalousie, par exemple, doit être exprimée pour qu'elle ne mine pas le couple, quelles qu'en soient les raisons.
    La situation présentée n'étant pas 'habituelle', sa communication ne peut pas l'être non plus... je pense.

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  3. Recommandes-tu le film malgré ce défaut pointé ? (je ne l'ai toujours pas vu, ça me titille)

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  4. @ CUI : oui, je pense que c'est un film à voir, probablement accompagné pour une discussion interessante (ami, amie, amant, âme pure à dévergonder, etc...)
    mon autre recommandation, c'est 'Moi, moche et méchant', à voir avec enfants ou non !

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  5. Je n'ai pas vu le film. Mais les bandes annonces et ce que tu en dis me donnent l'impression que ce sont les sentiments qui perturbent le tout. De la complicité me semble indispensable pour une osmose libertine entre tous les intervenants. Mais si les sentiments s'en mêlent... alors là, les choses deviennent vite compliquées pour ne pas dire ingérables et donc douloureuses.
    Mais ce n'est que mon avis :)

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  6. Pas vu.
    Par contre effectivement, j'ai (presque) fait pipi dans ma culotte devant Moi moche et méchant.
    En revanche, Arthur, c'est la lose, oublie.
    (Oui, c'était ma semaine avec les enfants, pourquoi? ^_^)

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  7. @ Miss Peel » Une Bessonnerie ?! Faut être très très optimiste pour aller voir ça (à la maison, c'est boycott).

    @ Libert_ine » Pour « Moi, moche (...) » je n'étais pas très séduit par la bande annonce mais je vais réviser mon jugement.

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  8. Moui je sais, j'ai honte.
    Flagellez-moi!
    ;-D

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  9. @ Il : j'ai du mal à séparer les sentiments du sexe, surtout lorsqu'il est répété avec la même personne... mais 'sentiments', ça recouvre beaucoup de notions : amitié, complicité, tendresse, perplexité, jouissance, etc etc...
    donc je ne pense pas que ce soient les sentiments qui posent un problème, mais plutôt le fait qu'ils ne soient pas exprimés, quels qu'ils soient...
    @ Miss Peel : moi je n'ai pas d'autre excuse qu'une carte UGC pour aller voir des films d'enfants :) je laisse le soin à CUI ou FLOW de te flageller, mais je ne suis pas certaine que tu ne le cherches pas, sans honte cette fois :)
    @ CUI : boycotter le ministre, je comprends, mais le cinéaste? pourquoi tant de haine? quant à M3, franchement, révise ! Demande à Monsieur Chapeau, ses enfants et lui ont beaucoup aimé aussi (encore une fois, moi j'ai pas d'enfants et pas d'excuse, mais je me suis bien marrée...)

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  10. @ Libert-ine » Que mes enfants aiment un film (à la télé ou au cinéma) n'est hélas pas pour moi forcément un critère, ou plus précisément pas le seul.
    Je considère que dans l'éducation, il y a tri.
    Il m'arrive de céder et d'emmener mes enfants manger chez Mc Do mais je les « force » parfois à aller dans un restaurant qui leur déplaît a priori pour éduquer leur goût.

    Pour moi, Besson, c'est du cinéma grossier et à l'imagination pauvre. J'ai déjà parlé chez moi de l'amour que je portais à ce cinéaste. Je ne juge bien sûr que sur ce que j'ai vu, et je n'ai pas tellement envie de me forcer à aller revoir une de ses crottes pour vérifier si mon jugement est toujours d'actualité. J'accepte la part de mauvaise foi qui va avec ce parti pris, mais les critiques ciné que je peux lire sur la série des Arthur me confortent dans ma position.
    (M3, pas vu 6 mois après, mais on pourra louer le DVD !)

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  11. J'ai été particulièrement touchée par HAPPY FEW....l'érotisme du film, Elodie Bouchez. Pour les non-dits, je ne vois que ceux des couples qui s'échangent comme un code entendu et c'est sans doute peut être ce qui a rongé l'échange et je comprends de ce film que l'échange entre couple existe et qu'il a été librement masqué, c'est un parti pris, ou une prise de position sur l'interprétation. Ce qui est intéressant, c'est ce que tu en retiens toi, ou ce que tu mets en exergue comme quelque chose qui te touche assez personnellement.
    Pour Mr GRU, j'ai été touchée aussi, différemment, premier cinéma pour ma fille (avec le peredemafille)....donc séquence émotion....

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  12. Je confirme avec retard que Moi, Moche et Méchant est très drôle. J'ai aussi découvert Megamind qui a un prétexte très similaire, mais a moins plu à mes enfants.

    Je confirme également qu'Arthur (je n'ai vu que le deux) est navrant. Mon fil s'est amusé, mais je me suis emmerdé tout du long. Pas à un seul moment je n'ai été surpris, sauf par la fin du film et le fait qu'il soit à suivre.

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  13. Je confirme pour Megamind, ma fille en parle encore!!
    C'est le règne des superhéros faussement méchants je crois.
    Sam

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