dimanche 7 août 2011

1 an déjà

Il y a (plus d') un an déjà que j'ai volontairement et voluptueusement sombré dans un monde qui m'était (presque) inconnu, celui de mes désirs et fantasmes... J'en avais convoqué certains parfois pour me réchauffer lors des nuits froides et solitaires, j'en ai découvert d'autres grâce aux rencontres que j'ai faites..


Quelques con-clusions... ou disons quelques points de bilan intermédiaire, en espérant que ce ne soit pas définitif...

- chez certains hommes, l'habitude de la conversation intime mène au monologue...
je pourrais presque faire le parallèle suivant : chez certains hommes libertins - au sens large du terme, c'est-à-dire non-monogames - l'habitude du sexe à deux ou plus mène à la masturbation intellectuelle...
J'ai rencontré trop d'hommes qui profitent de leur capacité réelle à écouter.. pour s'écouter eux-mêmes... Que de discours d'auto-persuasion, d'auto-louange, d'auto-matisme ?
"non mais tu comprends, moi
- j'ai toujours su que j'étais différent, donc pourquoi faire comme les autres ": certes, mais la différence à tout prix est-elle un but ?
- je sais ce que veulent les femmes, d'ailleurs elles me rappellent toutes après la 1e fois : certes, mais les femmes sont-elles vraiment toutes les mêmes ?
- j'ai besoin d'être libre, donc je ne peux pas être fidèle : certes, mais est-ce pour autant qu'il faut que tu baises tout ce qui bouge ?

- mon éthique (mot que je préfère à celui de "morale", trop marqué par les notions de "bien" et "mal") n'est peut être pas adaptée au monde libertin
Ces derniers temps, j'ai l'impression d'écouter ou de lire les discours de ce monde avec un regard ou une oreille cynique... non pas que je leur aboie dessus (allusion pédante et inutile, mais qui me fait plaisir, à l'étymologie du mot cynique), mais j'ai l'impression de ne plus trouver que du vide derrière ces phrases bien tournées, qui roulent sous la langue comme des galets tant de fois usés qu'ils en sont devenus lisses (allez, encore une allusion antique, décidément...), sans substance, et donc sans saveur pour moi.... J'ai l'impression d'un manque de simplicité, d'une accumulation de formules qui, loin d'être magiques et envoûtantes pour moi, ne m'apparaissent que comme des cache-misère... On ne peut pas dire qu'on est malheureux, qu'on cherche des solutions, que les relations humaines sont difficiles... Alors on se dit épanoui, on affirme qu'on a trouvé la bonne solution - oh, mais non, ce n'est pas pour l'imposer aux autres, mais vraiment, on ne comprends pas pourquoi tout le monde n'en fait pas autant, qu'être en couple / infidèle / en trouple / en quadrige, que sais-je, c'est si facile....

Soyons plus honnête : je pousse le bouchon un peu loin, Maurice (allusion publicitaire, pour changer)
De quel bouchon est-il donc question ici ? Est-ce, justement, celui de la ligne du pêcheur, ou bien celui des routes parisiennes aux heures de pointe, ou plutôt celui que les joueurs de pétanque essayent d'approcher au plus près, ou encore celui qui empêche (très temporairement) l'accès au délicieux contenu d'une bouteille d'excellent Château Lynsolence ?

Eh bien malheureusement, il semble qu'on n'en sache rien !
Les lexicographes supposent, sans aucune certitude, que l'expression vient d'un des deux principaux jeux où on utilise un bouchon : le jeu du bouchon, qui date du début du XIXe siècle, où il fallait abattre avec un palet des bouchons surmontés de pièces de monnaie, ou bien la pétanque où le cochonnet s'appelle le bouchon.

Dans le second cas, on entend d'ici le pagnolesque mais ronchon César clamer "Oh, Escartefigue, tu pousses le bouchon un peu loin !" à son compagnon qui, avec sa boule, vient de déplacer le cochonnet un peu trop loin pour que la suite du jeu soit facile
. (source : expressio)
Il s'agit principalement de discours qui se sont révélés, à mes yeux tout du moins, mal-honnêtes. Non pas que leurs orateurs ne croient pas, souvent dur comme fer, à la véracité de leur discours... Mais moi, telle Dalida (!), j'ai l'impression que derrière ces mots, ces discours construits, il y a de l'insécurité, parfois, un manque de réflexion par d'autres fois. Étant moi-même en quête de sens, je suis souvent déçue de la rapidité avec laquelle certains de mes amants préfèrent construire un discours plutôt que de se poser des questions...

Peut être suis-je trop ambitieuse dans mes relations avec ces pauvres bougres (hé oui, la plupart aiment autant enculer que se faire enculer ...), qui n'attendent de moi que du sexe...ou peut être n'ont-ils pas envie de me livrer leurs questions, ce qui les mettrait à nu bien plus fondamentalement que l'absence de (sous-)vêtements....
Mais je refuse de baisser le niveau de mes attentes : et j'ai la chance d'avoir rencontré des personnes qui deviennent au fil des jours des amis de plus en plus intimes

Intime
qui est à l'intérieur et au plus profond 
relatif au fond de l'âme 
qui lie étroitement 
qualifie ce qui est très personnel, ce qui touche la vie privée 
qui se passe entre des personnes qui ont une relation étroite


Plus intimes encore que lorsque nous avons couché ensemble la première fois...
C'est grâce à eux que je pense avoir raison d'être exigente...
Non pas parce que j'ai du mal à donner mon corps, ou que je considère le don (le prêt? l'usage ?) de celui-ci comme un acte métaphysique, mais bien plus parce je sais qu'il existe des gens avec lequel le mot de 'liberté' prend tout son sens, et c'est fondamentalement cela que je cherche.....

4 commentaires:

  1. J'ai le sentiment que ce que tu dis des hommes libertins s'appliquerait tout aussi bien aux hommes « tout court » (non, je ne parle pas de la taille du sexe). En clair, que l'étiquette « libertin » ne protège pas des défauts fréquemment observé chez la gent masculine (mais je ne pense pas non plus que les libertins soient plus manipulateurs que les autres hommes cherchant à séduire).

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  2. Je ne suis pas d'accord avec toi, et je ne parle pas que d'hommes faisant la roue pour séduire....
    mais mon dilemne devient le suivant : soit des bavards, qui ont réfléchi à certains sujets, mais se sont arrêtés au moment qui leur était le plus confortable... soit des autistes, qui pour le coup ne se sont jamais posé ces questions existentielles, par peur de la remise en question...

    et puis, bon, y'a aussi les mecs interessants, intelligents, fins, doux, qui savent ce qu'ils veulent, qui aiment partager, etc.....
    suis un peu cynique, mais je garde l'espoir :)

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  3. Tu oublies la troisième catégorie : les angoissés qui se posent tellement de questions et se remettent tellement en question qu'ils en perdent leurs moyens et leur énergie ... :)

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  4. @ M. Chapeau : je n'ai pas fait un inventaire exhaustif....

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